Résumé
Billy est un petit garçon
qui rêve d’être magicien…comme Merlin. Il est la risée de la classe
et il perd ses amis, un à un. Il est même puni injustement pour une histoire de
chapeau du Maître qu’il aurait fait disparaître. Un matin,....... il cherche Léopld, un de ses deux chats, dans le bois. C'est là qu'il fait la rencontre de Farfel…Ils deviennent amis sans se voir, grâce au jeu de "Jacques a dit", où chacun doit deviner qui est l’autre grâce à des indices qui les caractérisent. Après sept jours d’amusement, de complicité et de rires, Billy et Farfel se sont apprivoisés…Ils ont écouté parler leur cœur, en appréciant la valeur de leurs différences. Ils se respectent.
Farfel croise Socrate, un rat élégant avec un gant blanc. Il est différent des rats d’égouts. Il ne participe pas à leurs ragots...
à gauche: Radar-le-Gris / à droite: Socrate |
L’ode à la différence sous le vieux chêne tortueux, symbole
de leur respect.
Rappel :
Chaque petit paragraphe est ponctué par un texte en rimes.
Si
n'apporte rien de plus au fil conducteur de l'histoire, sa formule
rythmée renforce tantôt l'émotion, tantôt l'humour ou accentue le côté
sarcastique des personnages.
On n'est pas obligé de passer par eux pour suivre le fil de l'histoire... Chacun est libre de s'y attarder... ou pas
4.
Farfel et Bill
Boquet (Billy)
47) Une délicate épreuve attendait Farfel… Se faire apprécier d’un enfant
en se montrant tel qu’il était. Peu d’enfants ont envie de se lier d’amitié
avec un loup ; ils s’enfuient tous dès le premier instant…
Farfel avait
déjà entendu la voix d’un petit garçon qui cueillait des fleurs près du chêne foudroyé, mais il s’était caché pour ne pas l’effrayer.
Le petit garçon s’appelait Billy, ou plutôt Bill Boquet. C’était un petit
garçon timide et peureux. Il rêvait
d’être magicien et de ce fait, il était souvent ridiculisé par les copains. Dernièrement on l’a accusé
d’avoir ôté le chapeau du Maître, alors qu’il n’avait même pas vu qu’il en
portait un sur la tête … "Où as – tu caché le chapeau de mon
petiti ? ", lui a dit le
Maître de son œil noir… "Je ne sais pas, moi, où est votre chapeau, ni ce qu’est votre petiti, d’ailleurs !
Petiti, patati et patata , avait répondu Billy ! Mais…ça ne
plut pas au Maître et Billy fut puni.
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47) Billy aimait lire, surtout des livres de contes, mais pas ceux où le loup mangeait la grand – mère du petit chaperon rouge, ou détruisait la maison des trois petits cochons. Ça l’empêchait de dormir et quand, enfin, il y arrivait, il faisait d’horribles cauchemars où des loups et des monstres venaient le terroriser dans son lit .
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Monstres de papier
(Version longue)
Ils sont cachés là, sous mon
lit !
Déjà couchés bien avant moi,
Ils épient tous les cris de la nuit.
Ils sont là ! A
l’affût ! Aux abois !
Ils sont cachés dans le
placard !
Déjà couchés bien avant moi,
Ils épient
tous les gris du
soir.
Ils sont là ! A l’affût ! Ils
aboient !
Ils sont cachés là, dans le
tiroir !
Déjà couchés bien avant moi,
Ils épient mes pas dans le noir.
Ils sont là ! A l’affût ! Je
les vois !
Ils marchent la tête à l’envers
En faisant le tour du plafond
L’œil fermé ou grand-ouvert
J’en devine tout un escadron
Ils me poursuivent n’importe
où.
Pourquoi, n’y a – t’ il
que moi
A
les voir surgir
de partout ?
Ils sont là ! J’ai peur et
j’ai froid !
Hey ! Le monstre, que fais -
tu là
Sous mon
lit, sous mes draps ?
Hors d’ ici,
va – nu
– pieds !
Tu n’es qu’un monstre de
papier !
A chacun son lit,
ses placards
A chacun ses monstres de
papier !
Ce n’est
qu’une ombre du soir
Qu’on croit voir filer de mille
pieds
On a tous au fond de nos tiroirs,
Plus d’un
monstre à chiffonner !
Papier chiffon,
papier buvard
Papier carton,
découpé, picoté !
Il faut beaucoup de courage
Pour reconnaître
ses peurs.
Il en
faut bien d’avantage
Pour chasser l'ombre et l’aboyeur.
48) Billy avait deux petits chats très différents. Le premier, Rustic
était un petit chat rouge trouvé dans un panier en osier déposé sur le perron
de sa maison, aux Trois Oliviers. Trop content d’avoir trouvé un nouveau
compagnon et un gentil chaperon, Rustic ne quittaient guère la maison que pour
les grandes occasions…
Le perron du petit chat rouge
Il y a quelque chose qui bouge
Au fond d’un panier en osier
Sur le perron des Trois Oliviers
Sans chaperon, ça c’est louche !
On dirait un petit chat rouge
Apeuré au fond d’un panier
Sur le perron de ma maison
Un petit chat, sans chaperon !
J’ai vu un petit chat rouge
Abandonné dans un panier
Sur le perron des Trois Oliviers
Sans chaperon, ça c’est louche !
J’ai pris le petit chat rouge
Effrayé au fond d’un panier rond
Sur le perron plus rien ne bouge
Le chaton a trouvé son chaperon
Chez moi, il y a un petit chat rouge
Qui dort au chaud dans un panier
Sur le perron du petit chat rouge
Un gentil chaperon l’a chaperonné
49)
…Le deuxième, Léopold est un petit chat gris tigré
qui pleurait du matin au soir et du soir au matin. Il ne
savait plus quoi faire pour le consoler. Cette nuit – là, Billy avait
encore
fait des cauchemars et lorsqu’il se réveilla,
il trouva Rustic au coin du feu, mais pas Léopold. Il s’habilla
en vitesse et partit à la recherche de son chat chagrin, dans le bois.
|
50) Il entendit sa sœur crier au loin, pour lui demander où il allait
mais vexé qu’elle le surnomme Bilboquet, il ne lui répondit
pas et continua à courir, sans se retourner.
Les sobriquets à la noix de coco.
Si tu
t’appelles Clémentine…
Pourquoi
dire mandarine ?
Les sobriquets
à la noix !
Ça ne
casse pas des noix !
Si on
t’appelle petite Lilly…
Pourquoi dire
piccalilli ?
Les sobriquets à la noix !
Ça ne
casse pas des noix !
Si tu
t’appelles Narcisse,
Pourquoi
dire tournevis ?
Si ton
prénom est Manon,
C’est
Manon, pas Hérisson ?
Billy,
s’appelle Bill Boquet…
Pourquoi dire bilboquet ?
Boule de
gomme ou bois de réglisse !
Ça ne
casse pas le bâton de réglisse !
Si tu
trouves ça rigolo, c’est pas rigolo !
Sache
qu’un sobriquet, c’est sot !
Les
sobriquets à la noix de coco…
Ça ne
casse pas les noix de coco !
51) Billy entra dans le bois en appelant Léopold, son chat. Il s’assit au
pied d’un arbre en boudant. Il n’aimait vraiment pas que sa sœur l’appelle
Bilboquet. Il était à cent lieues d’imaginer qu’un peu plus loin, derrière un
vieux chêne tordu, se cachait un loup tremblant de peur à l’idée d’être si près de lui. Un rat élégant passa par là, en se promenant…
Tant que le loup y est aussi !
Je me
promène dans les bois
Tant que
le loup y est aussi !
Un petit
tour par ci, par là !
S’il est par
là, j’y vais aussi !
Je me
balade dans les bois !
Tant que le loup y est aussi !
S’il y a
un loup par là !
Je
n’aurais pas peur de lui ?
Je me
promène dans les bois
Tant que
le loup y est aussi ?
S’il
était caché par là
J’irais
parler avec lui ?
Je me
promène dans les bois
Tant que
le loup est là
Je veux
voir s’il est gentil
Avant
d’avoir peur de lui !
52) … et dit à Billy : "Si tu cherches Léopold, ne t’inquiète
pas, il est grimpé dans un noisetier en riant comme un fou !
Pourquoi ?… Pour voir si il y avait encore des noisettes, pardi !… Pas des radis ni des abricots, bien
sûr !… Pour qui ? Pour un écureuil, j’imagine ! Qui d’autre
peut chercher des noisettes en hiver, par ici ? Il y en a bien qui me cherchent
des noises toute l’année ! Je lui ai dit de rentrer chez lui quand il en
aurait trouvé !". Billy, éberlué, se
pinça pour savoir s’il n’était pas en train de rêver… Léopold, son chat chagrin
cherchait des noisettes en hiver et en plus, il avait ri !
Ne rongez pas tous les rongeurs
Socrate
est un rat pas une rate
Dans sa
veste rouge écarlate
Elégant,
il m’épate, il m’épate
Ce ne
doit pas être un pirate
Socrate
est un rat pas une rate
Avec ses gants
blancs, sa cravate
Elégant, on
le flatte, on le flatte
Serait –
ce un rat aristocrate
Socrate
est un rat pas une rate
Dans son
veston de diplomate
Elégant,
ça le gratte, ça le gratte
Mais, ce
n’est pas un pirate !
L’élégant
rat ganté Socrate
A une
morale à ne pas rater ! :
« Ne
rongez pas tous les rongeurs !
On n’est pas
tous nés à la même heure ! »
N’en voir
que le pire
Est la
pire des erreurs…
Y a pas
que l’empire
Des pirates
radoteurs …
Y en a comme
Socrate
Qui n’ont
d’autre désir
Que
d’entendre battre
Les cœurs
et s’en réjouir ! »
53) Voyant Farfel, figé par la peur, tremblant et muet contre le vieux
chêne, les mini Mousses vinrent le chatouiller pour l’obliger à se manifester.
Farfel se mit à rire très fort, dans un réflexe incontrôlé.
Aie, aie,
aie ! Ouille, ouille, ouille !
Soyez
chic ! Petites arsouilles
Arrêtez !
Ca me chatouille !
J’en bégaye, j’en bafouille !
Aie, aie,
aie ! Ouille, ouille, ouille !
Y a un hic !
Petites fripouilles
Arrêtez !
Ca me gratouille !
J’en
bafaye ! J’en bégouille !
Aie, aie,
aie ! Ouille, ouille, ouille !
Soyez
chic ! Petites arsouilles
Arrêtez !
Ca me chatouille !
J’en bagaye,
j’en béfouille !
54) Billy l’entendit et demanda qui était là. Farfel dit d’une toute
petite voix : "Ben, c’est moi !". "Et c’est qui,
ça, moi ?" répondit Billy d’un petit air moqueur ! "Hem, hem ! Et si on jouait à "Jacques a dit" pour que tu
devines qui je suis !". Billy, amusé par l’idée, fut d’accord. A tour de rôle, ils dévoilèrent divers
objets, divers indices qui les caractérisaient… Farfel commença en faisant
rouler deux ou trois noisettes aux pieds de Billy.
Jacques a dit…
1 - Tu es un écureuil… peu ordinaire
Jacques a dit…Va à la cueillette Le loup
Mange des poires et des reinettes
Pour passer l’hiver et les
tempêtes
Prévois un gros cageot de noisettes….
Prévois un gros cageot de noisettes….
Je sais qui mange des noisettes Billy
En prévois des tas pour la disette
Je sais qui tu es, de quoi tu as l’air
Tu es un écureuil… peu ordinaire !
Jacques a dit…Tu me fais bon accueil Le loup
Mais les noisettes font – elles l’écureuil ?
Si Jacques venait à manger des
groseilles,
Cela ferait - il de lui une corneille ?
55) Le deuxième jour, Billy revint à la même heure et Farfel lui présenta une hotte en osier pleine de carottes…
2 – Tu es un lapin… peu ordinaire
Jacques a dit mets dans ta hotte
Des pois verts
et des carottes
Tu auras une vue parfaite
Sur ton nez, pas de lunettes
Je sais
qui mange des carottes
Qui en
ronge et en grignote
Je sais
qui tu es, de quoi tu as l’air
Tu es un
lapin…peu ordinaire !
Jacques a dit…Poudre de
perlimpinpin
Mais les carottes font – elles le
lapin ?
Si Jacques venait à peindre une
frite,
Cela ferait -il de lui un
Magritte ?
56) Le troisième jour, Farfel
laissa à vue, une corbeille remplie de bananes. Billy savait bien qui était
friand de ces fruits ; d’ailleurs, il en mangeait souvent, lui aussi.
3 - Tu es un singe… peu ordinaire
Jacques a dit…Cueille des bananes
Remplis – en une pleine manne
Pour passer janvier dans ta
cabane
Et la mi – août entre deux lianes…
Je sais qui mange des bananes
Qui voyage entre deux lianes
Je sais qui tu es, de quoi tu as l’air
Tu es un singe… peu ordinaire !
Jacques a dit…Tu m’ en vois ravi,
Mais les bananes font – elles le
ouistiti ?
Si Jacques venait à manger un
vermisseau,
Cela ferait – il de lui un corbeau ?
57) Le quatrième jour, Billy retourna dans le bois, au même endroit que
la veille, avec une baguette et un chapeau de magicien. De son côté, Farfel
avait préparé son loup à plumes et sa
veste à carreaux…
Un costume taillé sur mesure
Jacques a voulu me donner fière
allure
Il m’a taillé un costume sur
mesure
Un veston à carreaux digne
d’arlequin
Etre différent fait – il de moi,
un vaurien ?
Jacques m’a dessiné un petit cœur
pur
En disant, p’tit loup à plumes, je te le jure
Ta différence aura toujours fière
allure
Dans ton beau costume taillé sur
mesure !
Mais Jacques m’a donné la vie
dure
Sait – il seulement ce que j’endure
Ma différence a – t’elle donc, si
fière allure
Dans ce costume taillé sur ma démesure ?
58) Billy aimait jouer au magicien, avec son chapeau
haut – de forme noir et sa baguette magique. Parfois il se prenait pour Merlin
et ses copains de classe se moquaient de lui, si bien qu’il n’avait plus
réellement d’amis. Il montra à Farfel quelques
uns de ses tours.
Jacques a dit…Va voir
Merlin
Jacques a dit…Va voir Merlin Billy
Comme lui sois bon magicien
Fais sortir un, deux, dix lapins
De ton chapeau noir en satin
Seulement Jacques a oublié
De dire à tous mes copains
Que vouloir être un magicien
Ne faisait pas de moi, un pantin !
Et pour le chapeau du Maître
Qui avait subitement disparu !
Si Jacques voulait le remettre
Pourquoi n’a – t’il pas réapparu ?
Si Jacques ne dit pas tout
Veut – il que je sois puni ?
Si Jacques ne dit pas tout
Est – ce que c’est un Ami ?
59) En jouant à Jacques a dit, Farfel essayait à sa manière de mettre
Billy sur la voie…du loup. Il savait qu’il devrait bientôt se montrer à lui. La
peur de lui faire peur et de perdre son nouvel ami, lui était insoutenable.
Petit loup, Jacques ne dit
pas tout
Le loup
Le loup
Petit loup, Jacques ne dit pas
tout
Il ne dit que ce qu’il veut bien
dire
Le reste, c’est à toi de le
découvrir
Petit à petit et à petits pas de
loup !
Petit loup, Jacques ne dit pas
tout
En tout cas, pas tout d’un coup
Dans quelques rendez – vous
Il est possible qu’il avoue
tout !
Petit loup, Jacques ne dit pas
tout
Ça ne fait pas de lui, un
loup garou
Jacques est joueur, il préfère se
taire
Faire peur n’est pas du genre à
lui plaire !
60) Le cinquième jour Farfel attendit toute la journée, toute la soirée
et une partie de la nuit, mais Billy ne vint pas. Les mini Mousses vinrent
finalement le consoler avec leurs acrobaties, leur entrain, leur bonne humeur mais rien n’y fit. Farfel se découvrait un ami et son absence le
faisait souffrir.
Si on roule, on n’amasse pas mousse
Nous
revoici , nous revoilou ! Lalaïtou !
Allez !
Hop ! Debout mon Farfelou, hou !
Nous, les
mini Mousses à drôles de frimousses
Si on
roule, on virevolte, on n’amasse pas mousse !
Nous
revoici, nous revoilou ! Lalaïtou !
Allez !
Hop ! On se secoue et puis c’est tout !
Avec
nous, les Miss souris à drôles de frimousses
Si tu
roules, tu virevoltes, tu n’amasses pas mousse !
Nous
revoici, nous revoilou ! Lalaïtou !
Allez !
Hop ! Viens jouer avec nous,
hou !
Pour nous
les mimi petites souris à la rescousse
Un loup
qui roule, virevolte, n’amasse pas mousse !
61) Le sixième jour, Billy vint
plus tôt et dit à Farfel : "Je n’ai pas pu venir hier !
J’étais puni pour une histoire de vol de chapeau que mon maître à
retrouvé dans mon banc, à l’école. Je ne sais pas comment il est arrivé là, je
n’ai rien compris…Les autres disent que c’est de ma faute, que le magicien
c’est moi, pas eux ! Je n’ai
rien fait et me suis tu! Qui m’aurait
cru ?
Et puis j’ai une peur bleue de mon maître !" Ajouta – t’il, un ton plus bas comme s’il avait peur d’être entendu.
Et puis j’ai une peur bleue de mon maître !" Ajouta – t’il, un ton plus bas comme s’il avait peur d’être entendu.
Une peur bleue
Mon
maître a de grands yeux noirs !
« Mon
enfant, c’est pour mieux te voir !
Ho –
Hisse ! Hisse et ho ! Ouvrez
l’oeil matelot ! »
M’a – t’il
dit en ôtant son chapeau !
Mon
maître a de grandes oreilles !
« Pour
t’entendre faire la sourde - oreille !
Ho –
Hisse ! Hisse et ho ! Oyez matelot ! »
M’a –
t’il dit en me toisant de haut !
Mon
maître a de grandes dents !
« C’est
pour mieux te croquer, mon enfant !
Ho –
Hisse ! Hisse et ho ! Croquez matelot ! »
M’a –
t’il dit en tirant un trait sur le tableau !
Mon
maître, voulait – il me tirer en portrait ?
Chapeau !
Voilà que vous vous mettez à pleurer
Ho –
hisse ! Hisse et ho ! Réveillez-vous matelot ! »
M’a –
t’il dit en tirant un trait sur son chapeau !
Mon
maître a de grandes mains blanches !
Billy n’écoutait
plus mais ça n’a rien d’étrange
Son
esprit avait disparu au loin en mêlant
La peur bleue
de son maître et celle de Croc – blanc !
62) Et toi, Tu as peur de
quoi ? Demande – t’ il à Farfel… Il répondit, d’une voix triste : "Moi ! J’ai peur de tout et de rien, mais j’ai surtout une peur
bleue… de te faire peur !". Billy lui demanda pourquoi, diable avait
– il cette peur bleue – là et Farfel répondit :"Parce que j’ai
de laides mains toutes crochues, un nez chiffonné, des oreilles mal ourlées, de
longs pieds biscornus… ! J’ai peur que, demain, tu n’aimes pas ce que tu
vois ! Peur que tu me rejettes!".
Même pas peur, pom
pom pidou !
Montre –
moi tes mains crochues
Doigts et
paumes, pom pom pom!
Montre –
moi tes pieds tordus
Talons,
pointes, pom pom pidou !
Tu serais
même né kangourou
Je
n’aurais pas peur du tout !
Rien de
tout ça ne me fait peur
Ni tes
grands pieds, ni tes deux mains
Alors
pourquoi trembler avant l’heure
Où je te
verrai tout entier, demain !
Tu serais
même né marabout
Je n’aurais
pas peur de toi, pom, pom, pidou !
Montre –
moi tes oreilles pointues
Même pas
peur, pom pom pom !
Montre –
moi tes moustaches touffues
Même pas
peur, pom pom pidou !
Tu serais
même né caribou
Je n’aurais
pas peur du tout !
Rien de
tout ça ne peut m’effrayer
De la pointe
de tes oreilles à celle de tes pieds
Alors
pourquoi trembles- tu avant l’heure
Je
connais déjà la grandeur de ton cœur !
Tu serais
même né…loup garou
Je
n’aurais pas peur de toi, pom, pom, pidou
63) Le septième jour, avant
l’arrivée de Billy, Farfel alla cueillir le plus beau des boutons d’or et le
déposa délicatement dans une petite boîte rouge en carton. Il la posa où
son ami Billy avait pris l’habitude de s’assoir depuis une semaine pour jouer à
Jacques a dit avec lui. A la tombée du jour, alors que Billy allait arriver, la
pleine lune, plus claire faisait aussi son apparition et
elle murmura : "C’est bien, tu n’as pas oublié ce que je t’ai dit à
propos des boutons d’or ! Aie confiance !"
Un bouton d’or, c’est trois fois rien
Un bouton
d’or, c’est trois fois rien
C’est une
petite fleur tout – terrains
Mais celle
qui dort au fond de toi
Est un
trésor pour celui qui l’aperçoit !
Un bouton
d’or, c’est trois fois rien
C’est une
petite fleur sans écrin
Mais
celle qui s’éveille en toi
Est un
trésor pour celui qui la voit !
Un bouton
d’or, c’est trois fois rien
Trois
fois rien et pourtant, tout, à la fois
Celle qui fleurit au cœur de ton jardin
Est un
trésor pour celui qui la reçoit !
64) Billy arriva en courant et il s’assit face au vieux chêne tordu.
Farfel, caché derrière son arbre lui dit : "Regarde d’abord dans la
petite boîte rouge en carton pâte qui est à côté de toi et dis – moi ce que tu
y vois !".
La jolie petite boîte en carton pâte
Qu’est-
ce qu’il y a dans la petite boîte
La jolie
petite boîte rouge en carton pâte
Un, deux,
trois, quatre, cinq, six, sept
Peut –
être une jolie petite violette
Qu’est –
ce qu’il y a dans la petite boîte
La jolie
petite boîte rouge en carton pâte
Un, deux,
trois, quatre, cinq, six, c’est assez
Peut –
être une gentille petite pensée
Qu’est-
ce qu’il y a dans la petite boîte
La jolie
petite boîte rouge en carton pâte
Un, deux,
trois, quatre, cinq, si c’est un trésor
Ça ne
peut – être qu’un … bouton d’or
65) Billy souleva légèrement le
couvercle et dit : "Oh ! Un bouton d’or ! Mais où l’as –
tu donc trouvé ! Je n’en connais aucun
qui pousse en hiver, ici !".
"Celui que je t’offre est particulier ! dit Farfel, il contient toutes mes différences !". Puis Farfel sortit lentement de derrière son arbre et se tint debout, suffisamment près pour que Billy le voit bien et suffisamment loin pour ne pas l’effrayer. Billy vit alors que son ami était un loup, soit ! Mais un loup … peu ordinaire. Farfel était à moitié heureux, Billy ne s’était pas enfui en le voyant.
"Celui que je t’offre est particulier ! dit Farfel, il contient toutes mes différences !". Puis Farfel sortit lentement de derrière son arbre et se tint debout, suffisamment près pour que Billy le voit bien et suffisamment loin pour ne pas l’effrayer. Billy vit alors que son ami était un loup, soit ! Mais un loup … peu ordinaire. Farfel était à moitié heureux, Billy ne s’était pas enfui en le voyant.
Il est différent ! Et alors ! Et
alors !
Farfelu,
Farfelou est un ami en or
Il est différent !
Et alors ! Et alors !
S’il est
végétarien et il en a tout l’air…
Qu’est –
ce que ça peut bien faire ?
Farfelu,
Farfelou est un ami en or
Il est
différent ! Et alors ! Et alors !
S’il est
peureux et il en a tout l’air…
Qu’est –
ce que ça peut bien faire ?
Farfelu,
Farfelou est un ami en or
Il est
différent ! Et alors ! Et alors !
S’il est
farfelu et il en a tout l’air
Qu’est –
ce que ça peut bien faire ?
Farfelu,
Farfelou est un ami en or
C’est un
loup ! Et alors ! Et alors !
C’est mon
ami, il en a tout l’air
Qu’est -
ce ça peut donc bien faire ?
66) Farlel demanda à Billy d’une voix grave et triste : "Et
maintenant que tu as vu Farfel, Farfelu Farfelou, veux – tu toujours être son
ami ?". Billy fouilla dans le fond de la poche de son blouson, il en
sortit une pièce d’or qu’il posa par terre à côté de la petite boîte rouge,
entre Farfel et lui, et il dit : "Et maintenant que je suis riche de
tes différences et de ton bouton d’or, crois – tu que ceci ait encore de la valeur à mes yeux, ce n’est qu’une petite pièce d’or… !" … Farfel sentait le
bonheur l’envahir, non seulement Billy ne s’était toujours pas enfui mais à ses
yeux, le bouton d’or valait bien plus qu’une pièce d’or.
Entre une pièce et un bouton d’or
Si tu
avais un grand coffre fort
Pour y
déposer ton plus cher trésor
Entre une
pièce et un bouton d’or
Dis –
moi ce que tu choisirais, alors ?
Si tu
avais un grand coffre fort
Pour y
déposer ton plus cher trésor,
Verrais –
tu la différence, alors,
Entre une
pièce et un bouton d’or ?
Si tu
avais un grand coffre fort
Pour y
déposer ton plus cher trésor,
Y
poserais – tu plutôt le bouton d’or ?
Un ami
vaut - il plus que des écus d’or ?
Si tu
avais un grand coffre fort
Pour y
déposer ton plus cher trésor,
Y
poserais – tu plutôt la pièce d’or ?
Vaut -
elle plus qu’un ami, alors ?
Quand on a un grand coffre fort
Et qu’on
hésite sur son plus cher trésor,
Entre une
pièce et un bouton d’or
C’est
qu’on n’a pas vu la différence, alors ?
67) C’est à ce moment – là qu’un rat gris, aigri, tout rabougri pointa le
bout de son nez racrapoté. Vif, comme l’éclair, il s’empara de la pièce d’or en
hurlant : "Tu l’as dit, bouffi ! Surtout prend bien soin de
ton ami, de ton bouton d’or, de ton alligator à la toison d’or, de ton je – ne
– sais – quoi d’or ! Moi, par
Belzébuth et Belphégor je vais plutôt me
charger, de ton bel écu
d’or !" . Puis il disparu emportant avec lui le fameux écu, laissant
Farfel et Billy à leur joyeux éclats de
rire, entre amis complices.
Tu l’as dit, bouffi ! Tu l’as dit !
(Vu par le rat aigri tout rabougri)
(Vu par le rat aigri tout rabougri)
Tu l’as
dit, bouffi ! Tu l’as dit !
Prends
soin de ton bouton d’or
Occupe –
toi bien de ton ami
De
ton « Je-ne-sais-quoi » d’or !
Tu l’as
dit, bouffi ! Tu l’as dit !
Par
Belzébuth et Belphégor
Occupe –
toi bien de ton ami
Moi, je
me charge de l’écu d’or !
Tu l’as
dit, bouffi ! Tu l’as dit !
Moi je
n’ai pas besoin d’un ami
Par
Belphégor, ton écu me suffit
Je vais
prendre bien soin de lui !
68) Sous la pleine lune fière, Socrate, le rat au gant blanc, Léopold, le
chat chagrin, Rustic le petit chat rouge
(… Qui avait, sans aucun doute, trouvé l’occasion suffisamment importante pour
daigner quitter la maison…) et les mini
– Mousses firent la fête une grande partie de la nuit pour savourer la
victoire de la différence,
sa richesse et ses droits. Ensemble ils en firent l’éloge en
musique, dans une ode à la différence,
sachant que chaque jour, tout est à refaire.
Au diable nos différences
Qui a
dit que les souris ne dansaient
Que quand
les chats étaient partis
Par ici,
rien n’est tout rose, ni parfait
Mais le
chat danse avec les souris !
Qui sait
qu’ici les souris dansent aussi
Quand
Socrate et Rustic sont là aussi !
Par ici,
rien n’est tout rose, ni tout gris
Le rat et
le chat dansent avec les souris !
Qui a dit
que les souris ne dansent
Que quand
le chat est en partance !
Par ici, tout
est simple, fort et intense,
On danse
et au diable nos différences !
69) Soudain, Socrate cru voir un ange filer dans le ciel avec… une canne
blanche, comme une étoile
filante. "Nom d’un trou de gruyère mal râpé ! S’écria–t-il le
nez en l’air et… l’air tout excité. Vous ne devinerez jamais ce que je viens de voir filer au – dessus de
mon nez ! Je n’en crois pas mes yeux ! Ajouta – t’il. Les mini –
Mousses lui répondirent "Rien ne
sert de te frotter les yeux ainsi, ce n’est pas grâce à tes yeux que tu l’as vue,
frotte plutôt ton grand cœur de Socrate ! A votre bon cœur, les amis,
Socrate l’a vue !" Puis elles se remirent à rire à gorge déployée et à
festoyer en chantant : "Socrate
a vu la reine blanche ! Y a que les sans – cœur de pirates que ça
dérange… Mais pas nous les petits cœurs grenadine à l’orange ! Voir avec ces yeux
là, ça nous arrange ! Nous, petits cœurs diabolo menthe, voir avec ces
yeux là ça nous enchante ! »
Y a que les pirates que ça dérange
Socrate a
vu la reine blanche
Y a que
les sots rats que ça dérange
Socrate a
vu la canne blanche
Avec
celle du dimanche, tout change
Socrate a
vu la reine blanche
Y a que
les pires rats que ça dérange
Socrate a
pris la canne blanche
Avec
elle, tout ce voit, tout change
Socrate a
vu la reine blanche
Y a que
les pirates que ça dérange
Socrate
voit avec la canne blanche
Avec
elle, tout s’éclaire, tout s’arrange
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