mercredi 6 juin 2012

Le marché aux Esclaves

Un texte en rimes sur le thème "Amour- liberté". Ce texte est né sous forme du jeu de la "Plume" comme un sympathique "duel"  avec une amie poétesse...











...Elle a lancé deux rimes sur le thème de l'amour, sous un titre: "Le marché aux fleurs" dans un style plutôt glamour et plein de fraicheur... J'ai répondu par deux rimes rebelles à l'autre pôle de son style...
"Le marché aux fleurs" de mon amie était né ...  le mien devenu  "Le marché aux esclaves" aussi...   
N' oublions jamais que nos richesses sont dans nos différences! ... 

"Je suis rebelle à l'ignominie, à l'insupportable, à l'injustice et ... au mot Amour quand l'être humain lui vole ses lettres de noblesse en  "cloitrant" l'Autre derrière les barricades de la supériorité, de l'irrespect et de la suffisance..."

Et pour illustrer ce texte...une de mes petites "Aqu' ART- ailes"... Je l'ai voulue dans un style légèrement gothique, passant du noir au rouge sang foncé et à l'orangé ...jusqu'à l'éclat de lumière blanche...
La cage à oiseaux symbolise la prison psychologique dans laquelle l'esprit s'enferme doucement quand les lois des plus nobles sentiments sont bafouées, méprisées. Dans la cage, des chauve-souris noires semblent ricaner en maintenant l'esprit et le corps de la jeune femme derrière les barreaux d'une prison ... Cependant, à l'extérieur de la cage, les papillons de la liberté, colorés et  lumineux l'attirent et lui rappellent que dans les moments les plus sombres, il suffit de ne pas oublier ... d'allumer la lumière...!
Mais...à chacun d'interpréter l'illustration et le texte selon son vécu, sa sensibilité, ses états d'âme du moment... et ses tribulations sur certains sentiers de la vie...

 
Le marché aux esclaves

Si elle venait à passer par le marché aux fleurs
Elle verrait à peine le bouquet qui s'écarlate
Surpris et jaloux de son grand chapeau de pirate
Qui la cache et la décoiffe de la tête au coeur...

Si elle venait à dépasser le marché aux fleurs
L' air feint du rêveur distrait comme une ingrate
A fleur de peau de ses craintes et de ses peurs,
Elle n'aurait d'autre choix que le chemin qui s'en écarte ...

Si elle venait à passer par ce marché des esclaves
Libre comme l'air si vite engouffré entre deux maillons
Froissant les chaines et les fers de leurs entraves
Elle ne s'éterniserait que... du côté cour du donjon...

Si elle venait à traverser le marché des esclaves
L’air feint de l’ignare inculte à fleur de lame et d’éperons
Croisant le fer sur les insultes fleuries, faussement suaves
Elle ne s’éterniserait que …du côté jardin de la  prison…

Si elle venait à repasser par le marché des esclaves
Libre comme l'air si vite engouffré entre deux barreaux
Récusant les geôles dressées autour d' épaules en épave
Elle ne s'éterniserait qu'en garde et fleuret face à son bourreau...

Si elle venait à "trépasser" au coeur du marché des esclaves
Son chapeau de pirate fébrile au vent des raisons lui soufflerait
Les effluves volatiles des fleurs sauvages, libres de toute enclave...
 La liberté attise le bon sens... en digne affranchie, elle passerait...

Mascarade M&L- 2011







6 commentaires:

  1. Rhoo ça me plait beaucoup ça !! C'est une envolée magistrale !!
    Quelle que soit les chaînes, quelle que soit les prisons, nous avons toujours le choix de notre liberté, ne fut-elle qu'expression!

    j'aime beaucoup ce vers "Elle ne s'éterniserait qu'en garde et fleuret face à son bourreau..." parce qu'il m'évoque "la tête droite et le regard franc, l'esprit de défier les méchants, la résistance révoltée... Une sombre histoire, qui me rappelle qu'un jour on a voulu me clouer le bec !! "

    Je m'éloigne sans doute du sentiment que tu as voulu insuffler dans ce texte, mais c'est ma perception du jour ;)

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  2. Au sujet de "La tête droite et le regard franc, de la résistance révoltée face aux "méchants"".... Tu as tout a fait raison dans le sens de ton interprétation... Elle correspond exactement au ressenti que j'ai voulu exprimer... Et peu importe finalement si tu t'éloignes de souffle 1er du texte...
    L"essentiel est d'exprimer et transmettre cette force de caractère qui se révolte contre l'insupportable...
    Selon moi, il y a 3 phases à l'interprétation d'un texte :
    1... le sens 1er... Capter la vision la plus claire possible du message à transmettre. (Ce que les mots signifient dans leur jargon purement basique)
    2... Ensuite, la plus vraie(Pour que chacun y perçoive ou ressente les mots selon son propre vécu et sa sensibilité, ses états d'âmes du jour... etc...)
    3... Le sens spirituel à tendance philosophique, en y mettant les vibrations voulues afin de permettre au lecteur de s'envoler vers la lumière (Pas toujours facile, ni gagné d'avance! :-)...
    C'est ce que tu as appelé "L'envolée magistrale", j'imagine !?
    (Si c'est cela, j'en suis extrêmement honorée et ravie! Waouw... Quel compliment alors! Merciiii Valérie!)...
    PS... ça serait amusant de se faire un p'tit "Duel de plume" sur un thème au choix, un de ces jours... Qu'en dis-tu ? ... Avec une petite illustration en prime, c'est certain! ;-)

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  3. je découvre ta réponse aujourd'hui seulement ( je ne sais pas comment faire pour recevoir l'alerte en messagerie ! )

    Oui, l'envolée magistrale faisait référence à la spiritualité de ton texte ! Lorsque je lis ( ou écris ), je ne peux m'empêcher de plonger dans les profondeurs des mots pour aller chercher "les messages" !! Je n'ai pas toujours l'interprétation "juste" mais comme tu dis, cela dépend du vécu et de l'état d'âme du jour ;)

    En ce qui concerne ton PS =>Je suis tentée par un "Duel de plume" !

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  4. George-Allan/Oasis des Artistes23 mai 2013 à 01:21

    J'ai remarqué l'évolution indiquée par les verbes successifs :
    passer, traverser, dépasser, trépasser par le marché aux esclaves.
    Un poème qui nous invite à rechercher la liberté, dans n'importe quelle situation.
    Un poème qui nous dit également que le prisonnier est plus fort que la cage !
    C'est ainsi que je l'ai perçu.
    En tout cas, bravo pour ces vers admirables.
    Tu allies poésie et illustration : le message passe à la fois par l'écrit et par l'image.
    La cage ressemble un peu à une cloche : on veut mettre l'autre "sous cloche", pour le garder pour soi. Ah ! cela m'est arrivé, malgré moi : j'ai voulu garder une femme rien que pour moi, et j'ai fini par la perdre ! Elle avait sûrement lu ton poème : c'est à cause de toi, Michèle ! lol

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    1. Tu as tout bien perçu Georges - Allan avec la sensibilité qui est tienne pour et surtout celle qui t'habille le ♥ pour l'instant !
      La mienne au moment où ce texte est tombé de ma plume était aussi une façon d'étaler noir sur blanc...pourquoi je tente à tout prix de me protéger "Avant" de re - tomber dans un éventuel autre "Piège", en apparence fleuri ... La sensuelle fut... mais la sensuelle n'est plus! Elle est devenue guerrière rebelle et s'auto-protège en proclamant haut et fort, qu'elle voyage du bon côté du grillage ou des hautes barricades... du côté où nul ne peut plus l' "Ecorcher vive"... Elle voyage du côté de l'air libre.... en crânant peut- être bien malgré elle, pour éviter tout "surplus" de souffrance !
      Si ta dame de ♥ avait lu mon poème, j'ai la naïveté de croire qu'elle aurait peut-être su t'exposer l'image qu'elle ressentait sur le moment et ainsi te guider sur le chemin de ses propres mots, de ses propres maux, des vôtres, à tous les 2, un peu comme pour les exorciser et enfin, oser repasser par "Ton" marché aux fleurs sans craindre le "Marché aux Esclaves"! J'aurais tant aimé qu'il en soit ainsi pour toi, Georges - Allan, vraiment !

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  5. George-Allan/Oasis des Artistes16 août 2013 à 05:35

    (Je découvre seulement ta réponse, Michèle, car je n'ai pas eu de retour e-mail, ou je l'ai manqué.)

    Ta réponse est tout à fait ce que je pense : mon "amie" n'a pas fait l'effort de laisser passer la crise, et puis de laisser les choses "reprendre" entre nous.
    Il n'y avait qu'une mauvaise herbe dans un pré rempli de fleurs, et elle a sacrifié toutes ces fleurs à cause d'une seule mauvaise herbe !
    Du coup, toutes ces fleurs magnifiques se sont fanées, et il ne reste plus rien...
    Comme tu l'as si bien dit, il suffisait qu'elle me guide sur le chemin de sa sensibilité, et j'aurais compris mon erreur... (D'ailleurs, je l'avais déjà comprise par moi-même, aussitôt après l'avoir commise, mais elle ne m'a laissé aucune chance !)
    Tant pis.

    Tu vois, ton poème fait parler les lecteurs, même si l'on s'éloigne un peu des vers proprement dits.
    On se projette toujours dans un poème avec son histoire personnelle, et la mienne est remontée à la surface.

    Ceci dit, j'ai bien compris ton attitude : méfiance à l'égard d'un autre piège "fleuri". Un scorpion peut toujours se cacher au milieu des fleurs, c'est sûr ! Il ne faut pas se laisser illusionner par un beau champ de fleurs, hélas ! A quoi peut-on se fier ?
    Continue de voyager librement, loin des barreaux de cette cage emprisonnante !
    Et garde cette rebelle-attitude, seule garante de la liberté !

    Amitiés.
    G-Allan


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